Nouvelles des Sœurs Hospitalières de Dapaong (Togo)

Nouvelles des Sœurs Hospitalières de Dapaong (Togo)

Visitors have accessed this post 1102 times.

Tandis que le Togo est secoué par des manifestations politiques à travers tout le pays, voici quelques nouvelles des structures gérées par la communauté des Sœurs Hospitalières de Dapaong (Nord Togo) :

 

L’association « Yendube » qui gère 3 établissements :
– Le Centre de Santé de Korbongou,
– L’Hôpital d’enfants de Dapaong,
– Le Centre de Santé Mentale de Dapaong,

et l’association « Vivre dans l’Espérance » (VIE) qui s’occupe de 1 500 enfants vulnérables ainsi que de la prévention et du soin des personnes victimes du virus du sida.

 

C’est chaque centre, par la voix de sa directrice, qui s’adresse aux amis, collaborateurs, bienfaiteurs, pour leur permettre de suivre la vie des Sœurs Hospitalières auprès de toute cette population du Nord Togo.

 

 

De Sœur Geneviève Marie, au nom des Communautés des Sœurs Hospitalières :

« Chers parents des associations « Yendubé » et « Vivre dans l’Espérance »,
Nous avons choisi cette fois de vous rejoindre par cette lettre écrite à « plusieurs mains » : nouvelle méthode et nouveau style qui, nous l’espérons, vous auront plu.
Au nom de tout le personnel, de nos deux conseils d’administration, toutes les sœurs sont heureuses de ce partage et vous adressent toute leur reconnaissance et toute leur amitié accompagnée des plus beaux sourires des enfants.
Soyez tous assurés que nous vous accompagnons par nos prières.
Cette parole du pape François du 16 octobre, ne nous laisse pas insensibles, c’est pourquoi, nous vous la partageons :
« Est-ce trop d’introduire dans le langage de la coopération internationale la catégorie de l’amour, déclinée en gratuité, parité dans le traitement, solidarité, culture du don, fraternité, miséricorde ? », interroge le pape lors de la Journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre 2017, dont l’objectif est « Faim Zéro » .
Car « l’amour inspire la justice et est essentiel pour réaliser un ordre social juste« .

 

 

De Sœur Catherine Marie Dayo, Directrice du Centre de Santé Pédiatrique de Korbongou :
Voici les expériences de cette année qui laissent ses traces de joies et de peines mais surtout ses traces d’Espérance pour le Centre de Santé Pédiatrique de Korbongou.
Cette année, deux de nos infirmiers ont réussi aux concours d’Etat, tous deux intègrent la fonction publique.
Les travaux de la réorganisation des locaux du centre ont débuté ; la première partie est bien terminée ; l’équipe soignante est contente d’être ensemble sans trop de distance entre les services pour vite prendre en charge les enfants malades. La fréquentation cette année du centre est bonne, les mamans reviennent à nous, elles apprécient le faible coût des médicaments et l’accueil que nous leur réservons.
La saison des pluies a tardé cette année et actuellement les vivres sont chers et le nombre d’enfants malades augmente (2650 enregistrés à ce jour) par rapport à l’année passée (2980 pour toute l’année) malgré la campagne de distribution des anti-paludéens comme moyen prophylactique. Mais nous rendons grâce à Dieu car beaucoup d’enfants sortent guéris ! Ceux qui sont en malnutrition sévère comme modérée retournent toujours chez eux avec un meilleur poids et un beau sourire. Nous vous redisons un sincère merci pour vos dons qui nous aident à réaliser nos projets pour une meilleure prise en charge de nos enfants. Nous comptons toujours sur vous et vous assurons de nos humbles prières. Prions aussi tous ensemble pour la paix dans notre pays le Togo”.

 

Petite fille soignée à Korbongou. (Photo D. R.)

 

Petite fille soignée à Korbongou. (Photo D. R.)

« Je souris à la Vie car je suis guérie de mon paludisme ! »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De Sœur Angèle Awizoba, Directrice de l’Hôpital Pédiatrique Yendubé :

« Des nouvelles du projet du nouveau service de néonatalogie : la construction du nouveau service pour les bébés et enfants prématurés est enfin achevée ! Ce projet initié depuis l’année 2012 avait pris forme en octobre 2016 avec le début des travaux.
Depuis la célébration des 50 ans d’existence de l’Hôpital d’enfants Yendubé, les Sœurs Hospitalières et le Conseil d’administration de l’association « Yendubé » se sont donnés pour objectif de relever les nombreux défis actuels, concernant notamment les infrastructures qui ne répondent plus aux normes de qualité requises pour un service de soins des nouveaux-nés. Chaque année, les statistiques révèlent un taux de mortalité des nouveaux-nés très élevé par rapport à l’ensemble des hospitalisés.

Ainsi furent renforcées les fondations du bâtiment principal de l’hospitalisation afin de couler une dalle et construire la néonatalogie au-dessus dès que possible. Mais les saisons de pluies sont devenues un cauchemar pour nous car l’eau coulait partout à travers la dalle sur les enfants hospitalisés ! Il devenait donc très urgent de commencer les travaux afin de résoudre dans l’immédiat ce problème.
C’est avec grand soulagement que nous avons accueilli la cérémonie de remise officielle des clés de l’édifice. C’est une oeuvre magnifique qui vient de s’achever même s’il reste encore beaucoup à faire pour mettre en place tous les équipements nécessaires.

Merci à vous tous, généreux donateurs qui, à travers la Congrégation, nous ont permis de faire ce pas de géant dans l’amélioration des soins destinés à cette tranche de population la plus vulnérable de l’humanité.
Pour l’ensemble de l’hôpital, c’est « la grande période » de paludisme comme nous avons l’habitude de la désigner. Après un petit temps d’accalmie dû au traitement de chimio-prophylaxie contre le paludisme dans tout le pays en fin juillet, l’affluence a repris avec les anémies graves.
C’est aussi la période où nous enregistrons beaucoup d’enfants, hospitalisés pour cause de malnutrition sévère ».

 

Le service des nouveaux-nés avant les travaux. (Photo Julien Pebrel).

Le service des nouveaux-nés avant les travaux.
(Photo Julien Pebrel).

 

 Le nouveau service de néonatalogie. (Photo D. R.)

 

 

 

De Sœur Ghislaine Marie, Directrice du Centre de Santé Mentale  :
« Le Centre de Santé Mentale et tous ses usagers vous expriment leur sincère gratitude pour tous vos gestes dont ils bénéficient directement ou indirectement. Ils vous font part des joies et des difficultés qui ont jalonné leur quotidien tout au long de l’année 2017. Ces difficultés font partie de la vie ; elles ne sont pas l’essentiel de la vie ! Elles nous aident à développer notre intelligence et à améliorer notre manière d’agir.
C’est la joie de savoir que vous pensez à nous, la joie de se savoir aimé qui nous permet de surmonter tant soit peu certaines difficultés avec saint Augustin qui nous dit : « Là où il y a l’amour, même si la peine existe, la peine elle-même est aimée ». Et c’est par là que nous arrivons à dédramatiser certaines situations pour vivre dans la joie et construire notre humanité.
Au nombre des activités quotidiennes du Centre de Santé Mentale Yendubé de Dapaong : consultations médico- psychiatriques, psychothérapies de suivi, ergothérapie, visites à domicile, sociothérapie, sensibilisations de masse et causeries éducatives, nous ajoutons l’ organisation de la Journée mondiale de santé mentale, le 10 octobre de chaque année.
Cette fête marque le tournant entre deux années, avec  le thème autour duquel l’Organisation mondiale de la santé (OMS) nous invite à réfléchir. C’est un moment de prise de décisions et d’engagements.
Le thème de cette année 2017 est « La dépression ». Oui ! La dépression est une véritable maladie parce que sa forme compliquée peut briser toute une vie et celle de l’entourage ; et nous avons enregistré 669 cas de troubles anxieux et de dépression en 2016, soit 10,12% des consultations totales de 2016.
Nous voulons concentrer nos efforts durant l’année (2017-2018) à la lutte contre les facteurs majeurs de la dépression en renouvelant notre stratégie de communication avec les moyens dont nous disposons.
Notre vision est :
– de susciter dans toutes les couches sociales, sans distinction d’état de vie, de fonction, de religion, d’âge, etc.… des consultations spontanées sur initiatives personnelles pour une meilleure adaptation aux difficultés normales de la vie (ce que la personne elle-même considère comme difficulté),
– de démystifier la maladie mentale,
– de minimiser la stigmatisation du service de santé mentale « car toute personne qui vient au centre de santé mentale pour solliciter des conseils n’est pas forcément un malade mental »
Tout cela, nous voulons le réaliser grâce à toutes les personnes que le Seigneur met sur notre route. Qu’Il vous remplisse de joie au jour le jour par sa Lumière qui nous éclaire et nous conduit à réaliser nos projets« .

 

Vente d'objets fabriqués aux ateliers d'ergothérapie. (Photo D. R.)

 

Vente d’objets fabriqués aux ateliers d’ergothérapie.

(Photo D. R.)

 

 

 

 

 

 

 

De Sœur Marie Stella, Directrice de « Vivre dans l’Espérance » :

« Après plusieurs mois de vacances, nos enfants ont repris tout doucement la route de l’école ce 2 octobre 2017 dans un pays actuellement très agité par des marches, des manifestations de l’opposition et du gouvernement. Vous avez certainement les nouvelles par internet.

Nos enfants pendants ces longues vacances ont eu la chance d’être pris en charge par les jeunes du groupe scolaire Notre-Dame-des-Anges de Saint-Amand-les-Eaux (Nord) et du collège d’Anchin qui ont successivement assuré le soutien scolaire et autres activités éducatives. Un sincère merci pour tout ce dévouement à nos côtés pour le bien-être, l’épanouissement et la réussite à tous les niveaux.
Merci aux parrains et aux marraines, aux associations et aux différents partenaires grâce auxquels nos enfants peuvent prendre le chemin de l’école.
Nous sommes heureux de compter parmi nous deux jeunes françaises : Mélanie qui est professeur et Marine qui est infirmière. Elles arrivent du Diocèse de Cambrai et sont venues nous appuyer dans différents domaines de notre prise en charge. Nous les remercions pour cette disponibilité aimante et encourageons d’autres à leur emboîter le pas”.

 

Rentrée des classes 2017 pour les enfants pris en charge par l'association Vivre dans l'Espérance. (Photo D. R.)

 

Rentrée des classes 2017 pour les enfants pris en charge par

l’association « Vivre dans l’Espérance ».

(Photo D. R.)